Conseils pour la migration Active Directory vers Windows Server 2012 R2

I. Présentation

Cet article a pour objectif de mentionner les bonnes pratiques à suivre lorsque l’on souhaite migrer un environnement Active Directory vers Windows Server 2012 R2.

Ceci vous permettra de préparer votre migration dans les meilleures conditions possibles. Une migration est un projet à part entière, il faut veiller à bien tout préparer.

La procédure de migration complète ne sera pas décrite entièrement, il s’agit plutôt de conseils, de méthodes à utiliser, pour réaliser la migration dans les meilleures conditions.

Tout d’abord, migrer présente plusieurs avantages :

– Bénéficier du support de l’OS par Microsoft. Concernant Windows Server 2003, le support termine Juillet 2015).

– Passer à la virtualisation puisque Windows Server 2012 R2 gère très bien cette technologique, ainsi vous pourrez profiter des avantages d’une telle installation.

– Profiter des nouvelles fonctionnalités.

II. Prérequis matériel

Commençons par parler du serveur en lui-même. Il doit être certifié fonctionnel avec Windows Server 2012/2012 R2, ce qui peut se vérifier par la présence d’une étiquette sur le serveur.

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Au niveau des attributions des ressources matérielles, Microsoft recommande 32 Go d’espace disque dur et 2 Go de RAM pour le serveur. Cependant les experts Active Directory de chez Microsoft recommandent plutôt 80 Go pour le disque dur et 8 Go de RAM.

Bien entendu, le processeur doit être compatible 64 bits puisque Windows Server 2012/2012 R2 est disponible exclusivement en version x64.

Si vous partez sur de la virtualisation, sachez qu’à partir de Windows Server 2012, il est possible de cloner un contrôleur de domaine à condition que l’hyperviseur gère le « VM-generationID ». Ce qui est le cas des dernières versions d’Hyper-V et de VMware.

III. Les différentes étapes

Un projet de migration d’Active Directory devrait se découper en 4 grandes étapes :

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IV. Evaluation – Les bloqueurs potentiels

Il est important d’évaluer l’infrastructure actuelle avant d’envisager la migration, ceci dans le but d’identifier les bloqueurs potentiels. Ces bloqueurs n’empêcherons pas la migration mais pourront poser des problèmes suite à la migration. Il vaut mieux les identifier au préalable.

En général, tous les bloqueurs identifiés peuvent être contournés en paramétrant une GPO contenant certains paramètres spécifiques pour assurer la rétrocompatibilité.

A. Le chiffrement des comptes

Depuis Windows Server 2008 R2, le chiffrement DES/3DES des utilisateurs est désactivé par défaut. Si vous migrez depuis Windows Server 2000, 2003 ou 2003 R2 vous devez prendre cela en considération puisque ces OS utilisent le DES par défaut.

D’ailleurs, dans les options d’un compte, vous pouvez vérifier cela si l’option « Utiliser le chiffrement DES pour ce compte » est active ou non. Sinon, pour aller plus vite vous pouvez utiliser cette commande PowerShell sur votre annuaire :

Ou

Si vous souhaitez réactiver le DES sur vos nouveaux contrôleurs de domaine, vous devez configurer ce paramètre de stratégies de groupe :

Paramètres Windows, Paramètres de sécurité > Stratégies locales > Options de sécurité > Sécurité réseau : Configurer les types de chiffrement autorisés pour Kerberos

Le chiffrement peut avoir un impact sur certaines applications codées en dur pour utiliser le DES ou 3DES, ce qui peut être le cas de certaines applications Java.

B. Compression des SIDs

Depuis Windows Server 2012, une nouvelle fonctionnalité permettant de compresser les SIDs est présente, et, activée par défaut. Cette compression permet de réduire la taille des tokens utilisés par Kerberos.

Certaines implémentations de Kerberos, comme ça peut être le cas sur des NAS ou Linux, ne supportent pas cette compression. Ainsi, cela peut poser des problèmes de compatibilité donc d’authentification.

Deux solutions :

– Désactiver la compression de SID uniquement pour le NAS, c’est-à-dire pour le compte utilisé par cette ressource.
– Désactiver la compression de SID sur l’ensemble de l’environnement. Attention cela requiert un redémarrage du contrôleur de domaine. Concernant le paramètre à modifier :

V. Evaluation – Ce qu’il faut évaluer

Voici quelques points important à prendre en compte lors de l’évaluation de votre infrastructure Active Directory.

Vérifier la compatibilité des applications avec le système d’exploitation vers lequel vous migrez.

Effectuer un inventaire des rôles et services installés sur les contrôleurs de domaine afin de déterminer s’ils doivent être réinstallés sur le nouveau serveur, rester sur le serveur actuel ou être assurés par un serveur différent. Il faut donc inclure la migration de ces services au projet de migration.

Effectuer un état de santé de l’Active Directory.

VI. Commandes pour vérifier l’état de santé

Le dernier point cité précédemment mérite d’être détaillé car c’est un point incontournable dans l’évaluation de l’infrastructure en préparation à la migration.

A. Réplication de l’Active Directory

Afin de vérifier l’état de réplication de l’AD, on peut utiliser différentes commandes :

repadmin /replsummary : Déclenchera une collecte de données afin d’afficher un résumé de la réplication au niveau de la forêt.

repadmin /showrepl : Sur chaque DC, l’exécution de cette commande permet d’afficher l’état de la réplication lorsque le DC a tenté une réplication entrante pour la dernière fois.

Active Directory Replication Status Tool : Utilitaire disponible sur le site de Microsoft (Téléchargement), cet outil pratique et efficace permet de contrôler l’état de la réplication de l’ensemble des partitions de la forêt. Suite à une analyse, les erreurs trouvées vous seront indiquées.

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B. Réplication du SYSVOL

La réplication du SYSVOL peut être effectuée avec FRS ou DFSR, selon la version de Windows sous laquelle vous êtes et si vous avez déjà migré ou non le FRS vers DFSR.

Ultrasound : Cet outil fournit par Microsoft (Téléchargement) permet de surveiller et de dépanner la réplication via FRS

Sonar : Egalement pour FRS mais réservé aux systèmes d’exploitations Windows Server 2000 et 2003 (Téléchargement)

DFSRMon : Cet utilitaire permet de contrôler l’état de la réplication SYSVOL via DFSR sur votre domaine (Téléchargement)

C. La résolution de noms avec DNS

Le DNS est un élément indispensable dans un environnement Active Directory, il est important de vérifier qu’il soit en bonne santé lui aussi.

dcdiag /test:dns : Diagnostic du DNS concernant les enregistrements liés à l’Active Directory

Vous pouvez utiliser également l’utilitaire dnslint mais qui n’est pas présent sur toutes les versions de Windows. Par ailleurs, des tests de résolutions avec nslookup basiques peuvent être effectués en complément.

D. La base NTDS.dit

Ce fichier correspond à l’annuaire Active Directory, il en contient toutes les données. Il est préférable de vérifier l’état général de l’AD, pour cela l’Observateur d’événements doit être contrôlé afin de vérifier la présence éventuelle de messages d’erreurs.

Si vous migrez depuis Windows Server 2008 R2, vous devriez également faire une analyse avec le Best Pratices Analyzer qui peut vous remonter d’éventuels problèmes de configuration détectés.

La sauvegarde de l’état du système Active Directory

Comme vous sauvegardez régulièrement votre système (notamment capture instantanée de l’AD), vérifiez que vous disposez d’une sauvegarde grâce à la commande suivante :

Sans préciser de DC, la valeur localhost sera automatiquement ajoutée à la commande.

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E. Les rôles FSMO

Utilisez la commande indiquée ci-dessous pour vérifier quel DC est maître d’opération pour chacun des rôles FSMO.